Ceci n’est pas de la littérature.👇
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Un écran tremblote. Des images défilent à une vitesse vertigineuse. La lumière sombre, vacille et renaît pour tomber à nouveau de fatigue. La cadence des images ralentit. Une pause. L’écran est d’un gris clair. La photographie d’un couple de jeunes gens s’y découpe. L’écran tremblote encore, tréssaute. Puis les personnages dans la photographie semblent bouger. Ils bougent.
L’homme est penché sur la jeune fille. Il est grand, jeune et passablement beau gars. Elle est courte, menue, plutôt jolie. Son manteau de fourrure danse contre le vent quand elle essaie en gloussant d’échapper à son baiser. Visiblement contrarié l’homme se penche d’avantage sur elle. Une étincelle de malice semble vriller à travers ses lunettes de soleil. Il abaisse ses grandes mains sur le postérieur de la jeune fille et lui pince les fesses. Elle proteste mollement pendant qu’il écrase lui furieusement les lèvres.
L’écran vacille encore. Les images semblent être redevenues photographiques. Mais l’attente ne dure pas. Le couple enlacé comme éternellement suspendu dans son baiser semble rapetisser dans un coin de l’écran. En arrière plan, un univers grandiose, presque féerique apparaît. Un gentleman à la figure rubiconde lit son « Herald-Post » tandis que qu’un autre se fait cirer ses chaussures par un « Shining-shoe boy ». Plus loin, un groupe de jeunes gens habillés à la mode de l’époque s’époumonne essayant d’attirer l’attention de jeunes midinettes.
L’écran blêmit soudain. Quatre chiffres du même gris clair y défilent. « 1 » ,puis »9″ ,puis « 5 » ,puis encore « 1 » pendant que lentement, l’image d’une femme d’une beauté resplendissante apparaît. Elle sourit à la caméra. Délicatement elle enlève son gant d’une blancheur immaculée. Un émoi sourd s’élève dans la salle de cinéma. Seul un coup d’oeil aux boxers des Monsieurs pourrait trahir la tension fièvreuse qu’à pu provoquer ce simple geste de l’actrice. Quelque part, le râle sauvage d’un homme qu’on étrangle ou qui vient de trouver son plaisir, déchire le silence. << OH! MARILYN…OH! MARILYN…>>
1951, Jacksonville, USA.
Nous sommes donc en 1951, seulement six ans après la fin de la deuxième Guerre Mondiale. Et bien que le souvenir des horreurs de cette guerre soit encore vivace dans les esprits, les États-Unis connaissent une période faste. Une croissance d’autant plus justifiée que le pays n’a pas, au contraire de la France, été le théâtre d’affrontements sanguinaires entre alliés et puissances de l’axe.
En 1951, nous sommes à la Belle-Époque. Celle de la Rolls-Royce, des filles dans les quartiers chics, cette époque que chante BRUNO MARS dans UPTOWN FUNK.
🎤 Chillin’ willin’ living up in the city
Got chucks on with Saint-Laurent
Gotta kiss myself i am so pretty🎤
C’est une période relativement heureuse pour toutes les classes sociales. Les remous socio-économiques qu’on engendré l’ Entre-deux-guerres ont permis à certaines personnes de la classe moyenne de se faire une place dans les hautes sphères et la Bonne-Société.
En 1951, Marilyn Monroe fait partie de ces heureux miraculés. Mais elle est bien plus que cela. En plus d’être l’actrice la plus en vue de son temps, Marylin Monroe est la femme la plus fabuleuse de son époque et sera la maîtresse de JOHN FITZGERALD KENNEDY, un des Présidents les plus controversés de l’histoire des États-Unis.
Une anecdote raconte que lors de la projection d’un film, tous les hommes dans la salle avaient eu un orgasme juste parceque Marylin Monroe avait enlevé son gant. Elle l’avait fait comme personne ne savait, et ne saurait probablement jamais le faire.
Mais quelques années plus tard, la grandissisme actrice sera retrouvée morte dans son lit, empoisonnée. Suicide? Assassinat ? On ne le saura sans doute jamais. Toujours est t-il que les années 60 ne furent pas de tout repos pour les personnalités de l’époque. À commencer par JOHN FITZGERALD KENNEDY qui mourra ASSASSINÉ, et entretemps, Malcolm X, Martin Luther King, rien que ça !
Mais en 1951, rien ne laisse présager de tels événements. Marylin pose en vêtements légers appuyée sur une bagnole. LA CLASSE! En arrière plan, le soleil tombe paresseusement et semble s’être affalé pour respecter la solennité du moment. Le photographe connaît bien son métier. Mais peut-être sa main tremble t-elle au moment de capturer l’oiseau rare. Peut-être passe t-il une dernière fois sa main moite sur son front en sueurs avant de déclencher le commutateur.
Et flash! La photo est là. Elle va traverser le temps. Une décennie, deux décennies, près de 70 ans. Près d’un siècle.
OH! MARILYN…OH! MARILYN.
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Abomey-Calavi, le 21 Mai 2019.