
Un conte Africain raconte : Il était une fois, Dieu créa le monde et il y mit les NOIRS et LES BLANCS. Puis il subdivisa le monde en deux parties. L’une riche, ensoleillée, avec toutes les ressources naturelles possibles. L’autre sans ressources, intempériée, mais avec LE SAVOIR. Ils demanda aux réprésentants des deux races de choisir. Les NOIRS choisirent le monde riche, et les BLANCS, LE SAVOIR. Ayant dejà tout ce dont ils avaient besoin, les NOIRS passèrent leur temps à vivre et s’amuser, tandis que les BLANCS, poussés par le besoin, utilisèrent le SAVOIR, pour soumettre les NOIRS et s’accaparer de leur richesse. Joli conte qui prend tout son sens ici…
Dans un KONDO LE REQUIN, Jean Pliya fait dire au roi Behanzin, parlant à son fils »
Méfie-toi des flatteries des Blancs, sinon elles te gâteraient le cœur. Ne cherche que leur savoir. Là réside le secret de leur force. Puise à cette source jusqu’à satiété
».Behanzin n’a certainement jamais tenu de tels propos. Mais si on pouvait réveiller l’ailleul et lui demander son avis, je mets ma main à couper qu’un sourire d’approbation naîtrait sur son illustre visage.C’est drôle. Car depuis la démocratisation d’Internet, le discours parmi les philosophes du succès et du développement personnel tourne beaucoup autour de l’inutilité des longues études. L’inutilité du savoir au profit de la compétence. « Skills have more value than knowledge « .Quelqu’un a un jour posé cette question intéressante. Pourquoi l’Afrique, continent le plus riche du monde, avec la main d’œuvre la plus accessible, des habitants qui sont tout aussi intelligents que leurs congénères des autres continents, est-il le plus pauvre de tous?Les géostratéges et les analystes socioéconomiques nous offrent souvent de bonnes réponses. Leurs doctes explications de la politique du monde sont très intéressantes. Mais ils négligent (ou occulent sciemment?) très ( ou trop?) souvent un paramètre des plus importants : Le savoir.C’est trop facile de répondre « les dirigeants Africains ». C’est trop facile de dire que » nos chefs d’États sont des marionnettes « . La réponse est simple: Nous avons toutes les matières premières sauf la plus importante de toutes : LE SAVOIR.Avant que vous ne vous précipitiez sur votre clavier pour me parler d’Egypte ancienne ou du Glorissisme empire du Mali, laissez moi vous dire que savoir n’est pas et n’est jamais la propriété d’un peuple. Le savoir est trésor qui n’a pas de propriétaire pour la simple raison qu’il existait bien avant l’humanité. Le savoir ne s’acquiert pas. IL SE VOLE. Il se transmet de civilisations en civilisation. Le savoir est une continuté. Il fut un temps où l’Afrique était le berceau du savoir. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.Nous nous sommes fait voler ce trésor par les savants étrangers : Pythagore et consorts. Croyez-vous que ce soit une simple coïncidence le fait que la chute de l’Egypte advint quelques décénnies seulement après son ouverture aux savants étrangers?Le savoir est le trésor le plus précieux de l’humanité. Savez vous pourquoi ? Savez vous ce qui rend l’or précieux ? Et savez vous ce qui rend le diamant encore plus précieux ? LEUR RÉSISTANCE AU TEMPS ET AUX ALÉAS CLIMATIQUES.Or, quoi de plus résistant au temps qu’une ressource qui existait depuis, et peut-être, avant même la création de l’univers? Quoi de plus précieux qu’une ressource capable de se RÉGÉNERER? Car oui, le savoir est la seule ressource au monde capable de se régénérer même quand elle est perdue. Le savoir peut renaître plusieurs siècles plus tard.Pour cette raison, le savoir et la science ont toujours été l’enjeu premier des grands bouleversements de notre monde, de la naissance, de la croissance et de la mort des civilisations. Le savoir a toujours été à travers les âges, jalousement gardé par ceux qui le possédaient, arraché et volé par leurs ennemis.
Le roi Behanzin après ses razzias, épargnait toujours les « Bocônons » et les incorporait à sa propre cour royale. Si KANGXI plus fut le plus grand souverain chinois de l’histoire c’est parcequ’il était très cultivé et qu’il privilégiait la culture et le savoir à la l’époque des Qing. Le grand LOUIS XIV, surnommé le roi soleil était un fervent défenseur des sciences, de la culture et du savoir.Que ce soient les sumériens, les mésopotamiens, les égyptiens, les babyloniens, les grecques, les romains, les chinois, les japonais, les ouïghours ou les incas, leurs glorieuses civilisations sont mortes le jour où ils ont perdu le monopole de la science. LE SAVOIR, C’EST L’ESSENCE DES NATIONS. LA COMPÉTENCE NE FAIT QUE JUSTIFIER LEUR EXISTENCE.Un épisode des plus marquants de l’histoire, c’est la guerre froide. Vous savez bien, cette fameuse guerre entre la Russie, alors URSS et les États-Unis, l’une des plus longues de l’histoire, qui n’eut jamais d’autre champ de bataille que sur le plan intellectuel.Durant des décennies, l’URSS et les États-Unis vont se frotter le cerveau, l’un contre l’autre: La guerre des étoiles, les enlèvements de savants, les tournois d’échecs, les histoires d’espionnage. Tout un tôlé rocambolesque dont l’enjeu était simple: Le monde à celui qui en sait le plus.Aujourd’hui, les frictions commerciales entre les USA et la Chine ont une seule et même origine. Les chinois en SAVENT plus que les américains au sujet de l’intelligence artificielle et des technologies dites »du futur ».Alors oui, peut-être qu’aujourd’hui, la compétence fait évoluer les civilisations. Peut-être qu’aujourd’hui, les gens compétents sont ceux qui sont apellés à diriger notre monde. Mais les savants, les intellectuels, sont ceux qui dictent la direction à suivre. L’homme compétent sait comment faire. Le savant sait quoi faire et pourquoi il faut le faire.Je crois donc que si nous voulons réussir à changer la situation des pays pauvres, ce serait un mauvais calcul de prêcher la compétence au détriment du savoir. L’un et l’autre se valent. Mais le savoir est synonyme de pouvoir absolu. Le savoir plie la compétence à son service.Knowledge rule the world.