Cartographie de la transition numérique au Bénin

INTRODUCTION

  1. Contexte de la recherche

Le Bénin, un petit pays d’Afrique de l’Ouest avec plus de 11 millions d’habitants, possède une population majoritairement jeune et une histoire riche et complexe qui remonte à plusieurs siècles. Anciennement connu sous le nom de Dahomey, le pays a été le foyer de royaumes prospères comme le Royaume du Danxomè, célèbre pour son commerce d’esclaves et son organisation militaire puissante, notamment les “Agodjie” Amazones d’Afrique. Aujourd’hui, sur le plan économique, le Bénin est classé parmi les pays les moins avancés (PMA) par les Nations Unies. Son économie est largement agricole, avec plus de la moitié de la population active employée dans ce secteur, qui reste précaire. Plus d’un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Cependant, depuis quelques années, la transition numérique gagne du terrain au Bénin, ouvrant de nouvelles voies pour le développement du pays. Les jeunes sont de plus en plus attirés par les emplois numériques : ils utilisent Internet et les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour créer leurs propres voies vers l’autonomisation. Malgré cela, il existe encore trop peu de documentation sur ce phénomène, son impact sur l’économie du territoire et les dynamiques qui l’entourent.

Heureusement, des études sur la transition numérique et son impact sur l’évolution des territoires ont déjà été menées par certains chercheurs et peuvent être utilisées comme référence pour modéliser la transition numérique au Bénin et les perspectives qu’elle offre pour le développement du pays. L’incubateur The Family a réalisé en 2016 l’étude « La Transition numérique au cœur des territoires », en partenariat avec l’Institut Montaigne, Terra Nova, le Groupe Caisse des Dépôts et le GESEC. Cette étude propose une analyse de la transition numérique au sein des territoires par le prisme du concept d’écosystème entrepreneurial.

Dans ce contexte, Nicolas Colin, essayiste et co-fondateur de l’incubateur The Family, a proposé un modèle intéressant décrivant les ingrédients essentiels d’un écosystème entrepreneurial prospère : le savoir-faire, l’insoumission et le capital. Selon Colin, ces ingrédients existent dans des proportions variables selon les territoires, et la nature de leur interaction est un indicateur pertinent pour modéliser l’impact de la transition numérique sur les territoires et identifier les perspectives qu’elle offre pour le développement.

Pour mieux comprendre ces dynamiques dans le contexte de la transition numérique au Bénin, la startup Ibudo a conduit une série d’expériences et procédé à des collectes de données sur une période de quatre (4) ans. Ce travail devrait permettre d’identifier la nature puis de mesurer la répartition et les interactions entre les différents acteurs de l’économie numérique au Bénin en s’inspirant du modèle conceptuel proposé par Nicolas Colin.

  1. Objectifs de l’étude

Colin précise que : « Les combinaisons entre ces trois ingrédients disent beaucoup de choses sur l’économie et la sociologie d’un territoire. » Mais si son modèle est pertinent pour analyser les dynamiques d’interaction, il ne met pas en avant la nature précise des acteurs économiques qui interagissent et ne permet donc pas de mesurer dans quel proportion ils sont présents pour pouvoir déterminer la nature de leur dynamique d’interaction.

L’objectif de notre étude est de déterminer la nature de la dynamique d’interaction dans l’écosystème entrepreneurial au Bénin dans le contexte de la transition numérique. Nous cherchons à comprendre les typologies précises d’acteurs économiques qui interagissent dans l’écosystème entrepreneurial béninois et dans quelle proportion ils sont présents. Ensuite, il s’agira d’identifier les différentes manières dont ils interagissent et se positionnent par rapport aux défis et aux opportunités de la transition numérique.

Pour ce faire, nous allons proposer un nouveau modèle adapté pour la modélisation de l’écosystème entrepreneurial au Bénin. Inspiré par les travaux de l’incubateur The Family, ce nouveau modèle sera plus adapté pour identifier clairement les profils d’acteurs économiques et mesurer leur importance dans l’écosystème en tenant en compte les particularités locales.

Avec ce nouveau modèle, nous chercherons à quantifier les différentes composantes de l’écosystème entrepreneurial au Bénin et à analyser leurs interactions et dynamiques pour fournir une vue d’ensemble claire et actionnable de la situation actuelle.

Cette étude vise à fournir une analyse détaillée de l’écosystème entrepreneurial au Bénin dans le contexte de la transition numérique, afin de comprendre l’impact de la digitalisation sur l’économie du pays. Notre analyse est exploratoire et vise à identifier des tendances générales plutôt qu’à fournir une analyse en profondeur. Nous utiliserons des statistiques de base pour dégager ces tendances et discuter de leurs implications pour la transition numérique au Bénin.

REVUE DE LITTÉRATURE

  1. Définition et importance des écosystèmes entrepreneuriaux

Le concept d’écosystème entrepreneurial trouve ses racines dans les travaux de James F. Moore, qui a introduit le terme « écosystème d’affaires » dans son article intitulé « Predators and Prey: A New Ecology of Competition ». Moore a utilisé ce concept pour décrire les réseaux complexes d’organisations interdépendantes qui coopèrent et rivalisent pour créer de la valeur. Mais c’est Daniel Isenberg dans « The Big Idea: How to Start an Entrepreneurial Revolution » qui va populariser le terme « écosystème entrepreneurial ». Pour Isenberg, les écosystèmes entrepreneuriaux sont des environnements dynamiques où les entrepreneurs, les investisseurs, les institutions de soutien et d’autres acteurs interagissent pour favoriser l’innovation et la croissance économique. Depuis lors, la définition du concept a évolué pour inclure une variété d’acteurs et de facteurs qui influencent l’entrepreneuriat. Par exemple, Brad Feld, dans son livre « Startup Communities », a souligné l’importance des leaders entrepreneuriaux et des réseaux de soutien pour créer des écosystèmes entrepreneuriaux prospères. Certains chercheurs comme AnnaLee Saxenian ont également mis en avant l’importance des réseaux sociaux et des interactions entre les acteurs pour le succès des écosystèmes entrepreneuriaux.

Plus tard, le concept d’écosystème entrepreneurial sera de plus en plus mentionné dans le milieu des affaires pour désigner les milieux qui favorisent la création d’entreprises et la compétitivité économique. Ces espaces permettent aux entrepreneurs d’accéder à des ressources, des réseaux et des opportunités qui sont essentielles pour le succès de leurs entreprises. 

L’un des exemples historiques les plus célèbres de cette intégration est la Silicon Valley : depuis les années 1950, ce pôle industriel de pointe situé en Californie a évolué pour devenir un hub mondial de l’innovation technologique. La région a bénéficié de la présence de grandes universités comme Stanford, de centres de recherche, de capital-risqueurs et d’un réseau dense d’entrepreneurs et de professionnels. Un autre exemple est le cluster de biotechnologie de Boston, qui a émergé grâce à la présence de grandes institutions académiques, de centres de recherche et d’un écosystème de soutien robuste.

Face à de telles réussites, de nombreux pays dans le monde essaient de développer des écosystèmes entrepreneuriaux sur leur territoire. Malheureusement, ça semble difficile car, il n’y a déjà pas de consensus autour de la définition du concept d’écosystème entrepreneurial en raison de la diversité des acteurs et des facteurs impliqués. Les écosystèmes entrepreneuriaux varient considérablement d’un contexte à l’autre, en fonction des caractéristiques locales, des politiques publiques, des infrastructures et des cultures entrepreneuriales. 

Par exemple, un écosystème entrepreneurial dans une grande ville comme New York peut être très différent de celui d’une petite ville ou d’une région rurale. Les définitions varient également en fonction des perspectives des chercheurs et des praticiens, certains mettant l’accent sur les aspects économiques, d’autres sur les aspects sociaux ou institutionnels.

  1. Le modèle de Nicolas Colin

C’est justement pour unifier cette diversité de perspectives que Nicolas Colin, essayiste et co-fondateur de l’incubateur français The Family, a proposé un modèle intéressant qui décrit les ingrédients essentiels d’un écosystème entrepreneurial prospère. Ce modèle repose sur trois composantes clés : le savoir-faire, l’insoumission et le capital.

2-A/  Le savoir-faire

       Le savoir-faire fait référence aux compétences, aux connaissances et aux expériences nécessaires pour créer et gérer des entreprises qui créent de la valeur. 

Cet ingrédient inclut non seulement les compétences techniques et technologiques, mais aussi les compétences en gestion, en marketing et en développement de produits.

 Le savoir-faire est crucial pour transformer des idées en produits et services viables.

2-B/ L’insoumission

       L’insoumission ou la rébellion, dans l’entendement de Nicolas Colin, désigne la capacité à remettre en question les normes établies et à innover de manière créative et disruptive.

 Elle implique une attitude d’insatisfaction face au statu quo et une volonté de prendre des risques pour explorer de nouvelles idées, de nouveaux marchés, de nouvelles pratiques et de nouvelles politiques. L’insoumission est essentielle pour stimuler l’innovation, pour permettre aux entrepreneurs de se démarquer de la concurrence mais également pour faire évoluer la société en intégrant de nouvelles pratiques, politiques, normes culturelles et sociales qui remettent en cause l’ordre établi. 

2-C/ Le capital

        Le capital fait référence aux ressources financières, matérielles et infrastructures nécessaires pour lancer et développer des entreprises. 

Cela inclut non seulement le capital financier, mais aussi le capital humain (les talents et les compétences des employés), le capital social (les réseaux et les relations) et le capital immatériel.

 Il s’agit d’un ingrédient fondamental pour financer les idées, attirer les talents et établir des partenariats stratégiques.

2-D/  Les sept combinaisons possibles et leurs significations

        Selon Nicolas Colin, les trois ingrédients (savoir-faire, insoumission et capital) peuvent se combiner de différentes manières pour créer différentes formes d’écosystèmes entrepreneuriaux variés.

Précisément, l’essayiste français décompte sept (07) combinaisons possibles et donc sept (07) formes d’écosystème entrepreneurial qui donnent une idée de la manière dont le territoire crée de la richesse et comment son économie va évoluer. 

Voici les formes d’interaction possibles et leurs significations :

2-D-1/ Savoir-faire + Rébellion + Capital  : Économie entrepreneurial

Cette combinaison représente un écosystème entrepreneurial idéal où les acteurs possèdent les compétences nécessaires, ont une attitude rebelle et disposent des ressources financières pour innover et croître.

L’écosystème est alors propice à la création de startups disruptives, à l’innovation de rupture et au développement économique structurel durable. 

Lorsqu’elle est soutenue par des actions ciblées pour accompagner son développement, l’économie entrepreneurial dans le contexte de la transition numérique va donner naissance à des entreprises numériques susceptibles de dominer les filières et les chaînes de valeur de manière à induire un développement économique structurel durable.

2-D-2/ Savoir-faire + Rébellion :  économie de projets sans lendemain 

Dans cet écosystème, les entrepreneurs possèdent les compétences et l’attitude rebelle nécessaires pour innover, mais manquent de capital.

Cela peut limiter leur capacité à transformer leurs idées en produits et services viables Cependant, cet écosystème peut être propice à l’innovation frugale et à la création de solutions à faible coût.

Les entrepreneurs ici, se contentent de créer de petites entreprises avec une durée de vie limitée. Celles-ci génèrent des emplois, mais elles n’ont pas la capacité de disrupter l’économie numérique de façon à stimuler un développement économique structurel durable sur le territoire.

2-D-3/  Savoir-faire + Capital : économie de renouvellement et d’optimisation 

Dans cet écosystème, les entrepreneurs possèdent les compétences et les ressources financières nécessaires, mais manquent de rébellion. 

Cela peut conduire à une innovation incrémentale, c’est-à -dire une innovation qui se concentre sur l’optimisation des processus de production plutôt qu’à une innovation disruptive. 

Or, cette forme d’innovation libère du capital et détruit les emplois. En outre, les entreprises dans cet écosystème peuvent être bien gérées et financées, mais peuvent manquer de la capacité à remettre en question les normes établies. Dans l’économie numérique, elles se positionnent comme des agences qui réalisent des l’argent faibles, plutôt que d’essayer d’atteindre des rendements d’échelle croissants.

2-D-4/ Rébellion + Capital : économie financière

Dans cet écosystème, les entrepreneurs ont une attitude rebelle et disposent des ressources financières nécessaires, mais manquent de savoir-faire. 

Cela peut conduire à des idées innovantes, mais qui ne peuvent pas être transformées en produits et services viables en raison du manque de compétences.

 Cet écosystème peut être propice à l’expérimentation et à la prise de risques, mais tendra à manquer de résultats concrets.

2-D-5/ Savoir-faire: économie de sous-traitance

Ici, les entrepreneurs possèdent les compétences nécessaires, mais manquent de rébellion et de capital. Cela peut conduire à une innovation incrémentale et à la création de produits et services de qualité, mais peut manquer de la capacité à innover de manière disruptive et à croître rapidement. De plus, la plupart des acteurs tendront à sous-traiter des services aux économies étrangères.

2-D-6/ Rébellion : économie d’activisme et de création 

Dans cet écosystème, les acteurs ont une attitude rebelle, mais manquent de savoir-faire et de capital. Il y a souvent des idées innovantes et créatives, mais celles-ci ne peuvent pas être transformées en produits et services viables en raison du manque de compétences et de ressources financières. 

Il existe également beaucoup de mouvements associatifs et une forte participation citoyenne aux politiques territoriales et réformatrices. C’est un écosystème propice à l’expérimentation et à la prise de risques.

2-D-7/ Capital : économie de rente

Dans cet écosystème, les entrepreneurs disposent des ressources financières nécessaires, mais manquent de savoir-faire et de rébellion. 

Cela peut conduire à des investissements dans des entreprises existantes plutôt qu’à la création de nouvelles entreprises innovantes. Cet écosystème est propice à la croissance économique, mais le territoire ne peut pas atteindre un développement économique structurel durable en raison de manque d’innovations de rupture ou de projet de développement efficaces. 

Le modèle de Nicolas Colin propose donc une approche nuancée pour comprendre les écosystèmes entrepreneuriaux en fonction des combinaisons de savoir-faire, de rébellion et de capital. 

Chaque combinaison a ses propres implications pour l’innovation et la croissance économique, et comprendre ces dynamiques peut aider à concevoir des politiques et des stratégies pour développer le territoire. 

  1.  Proposition d’un nouveau modèle 

D’après Colin, à partir des proportions dans lesquelles chacun des ingrédients est disponible et comment ils se mélangent, on peut déterminer la nature d’un écosystème.

Or, si son modèle permet de déterminer la nature de l’écosystème à partir des dynamiques d’interaction, il ne semble pas adapté pour mesurer dans quelle proportion chacun des ingrédients est disponible, car certains acteurs de l’écosystème peuvent être une combinaison de deux ou plusieurs ingrédients. 

Par exemple, une jeune juriste activiste des droits humains peut être considérée comme étant soit savoir-faire, soit du capital en raison de son expertise ou de la rébellion en raison de son activisme. Ce flou peut s’expliquer par le fait que le modèle de Colin se concentre davantage sur les formes d’interaction plutôt que sur la nature des ingrédients de son modèle.

En d’autres termes, ce modèle cherche surtout à conceptualiser les formes d’interaction possibles ( par exemple capital + rébellion = économie financière  ) entre les ingrédients plutôt qu’à proposer un cadre conceptuel pour les mesurer.

Pourtant, mesurer précisément en quelle proportion les ingrédients sont disponibles revient à identifier clairement quels sont les éléments de production que l’on peut ou doit formellement catégoriser comme étant d’un ingrédient ou un autre. Par exemple, quels sont les éléments de production qui représentent le capital ? Les banques ? Les hôpitaux ? etc. 

C’est une question qui en amène une autre, car elle met en relief un autre problème sous-jacent au modèle de Colin : les composantes ne sont pas considérées comme des acteurs économiques qui peuvent évoluer en tant qu’individualités. 

Par exemple, l’insoumission aura toujours besoin de capital et/ou de savoir-faire pour s’exprimer. Il en va de même pour le capital et le savoir-faire. Or, dans l’économie numérique, on constate de plus en plus qu’il y a un phénomène de découplage institutionnel où les acteurs économiques vont chercher à évoluer en tant qu’individualités. 

Les travailleurs cherchent de plus en à évoluer en tant qu’indépendant, ce qui les amène à lancer des solocorporations ou adopter des modèles d’autonomisation comme le travail indépendant. Ce phénomène n’est pas une singularité isolée, mais une caractéristique majeure de la transition numérique qui donne de plus en plus de pouvoir aux individualités aux dépens des institutions. Les acteurs économiques évoluent donc de plus en plus indépendamment des autres. 

Nous nous intéressons davantage à ces  profils axés sur l’indépendance d’action dans l’économie numérique, et en quelle proportion ces formes d’ agent économique sont disponibles. D’où la nécessité de trouver un modèle alternatif qui prend en compte ces problématiques et permet de mesurer plus précisément en quelle proportion les ingrédients de Colin sont présents dans un écosystème.

Ce nouveau modèle conceptuel s’inspire du modèle de Colin pour décrire sept profils d’acteurs de l’économie numérique au Bénin. 

3-A / Freelances

Lorsque les individus opèrent en autonomie sans interaction avec d’autres acteurs comme les institutions, ils n’ont que leurs compétences et outils comme ressources pour se positionner par rapport aux opportunités de l’économie numérique.

Ils sont donc amenés à vendre leur force de travail à d’autres acteurs, majoritairement internationaux : ce sont des freelances ou travailleurs indépendants.

3-B/ Institutions, organisations ou structures internationales

Nous faisons ici référence aux acteurs qui travaillent avec ou pour les organisations et structures internationales qui ont des intérêts sur le territoire et qui tentent de favoriser l’adoption de nouvelles politiques, de nouveaux produits et services venus de l’étranger.

Il peut s’agir de structures qui représentent les intérêts d’acteurs internationaux comme Enabel Bénin, ou de d’organisation locales qui sont financées et supervisées par des acteurs internationaux pour stimuler la mise en œuvre de politiques internationales.

3-C/ Gouvernement et du secteur public

Il s’agit ici des fonctionnaires d’État ou des travailleurs publics qui œuvrent à travers leur structure faîtière au développement de l’économie numérique du territoire. Cela inclut également les agences et institutions gouvernementales comme les universités publiques ou les structures nationales qui distribuent des services publics. Leur rôle est de faciliter l’intégration de politiques publiques dans le sens de la transition numérique, et de mettre à disposition les infrastructures et ressources nécessaires pour réduire l’asymétrie d’information entre les autres acteurs de l’économie numérique. 

3-D/  Activistes

Les activistes sont des individus qui cherchent à influencer les politiques publiques et les pratiques des entreprises pour promouvoir des causes sociales ou environnementales liées au numérique. 

Souvent soutenus par les acteurs internationaux, ils utilisent les outils numériques pour mobiliser et sensibiliser l’opinion publique et peuvent s’organiser en associations à but non lucratif. 

3-E/ Acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire

Les acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire sont des individus qui utilisent leurs compétences pour développer des projets économiques qui répondent à des besoins sociaux ou environnementaux.

Ils cherchent à créer un impact positif sur la société tout en étant économiquement viables. Leur action permet de soutenir les politiques publiques locales dans le sens du développement de l’économie numérique. 

3-F/  Distributeurs

Les distributeurs sont des acteurs qui, en partenariat avec les institutions publiques. distribuent des produits ou services développés par des acteurs internationaux. Il peut être des entreprises locales qui agissent comme des franchisés ou des partenaires commerciaux.

Leur rôle est de faciliter l’accès aux innovations numériques sur le territoire. C’est le cas par exemple de la société Moov Africa au Bénin qui est un géant de la téléphonie mobile qui distribue les produits développés par la maison mère marocaine sur le territoire béninois. 

3-G/  Entrepreneurs

Les entrepreneurs s’appuient sur des ressources (financement, expertise) et une infrastructure adéquate pour créer de nouvelles entreprises dans l’économie numérique. Ils sont à la fois des innovateurs et des moteurs de croissance économique. 

Ces entreprises peuvent être fordistes, avec des modèles d’affaires caractérisés par l’optimisation des processus de production et les économies d’échelle, où on recherche le profit (agences, commerces), ou au contraire numériques avec un régime de production basé sur les rendements croissants où on recherche l’hypercroissance (start-ups). 

MÉTHODOLOGIE

  1.  Description de l’expérience

Ibudo est une startup béninoise qui se consacre à l’accompagnement et à la mise en relation des entrepreneurs avec d’autres acteurs dans le domaine du numérique. 

Depuis sa création, Ibudo a joué un rôle clé dans le développement de l’écosystème entrepreneurial au Bénin, un pays en pleine transition numérique. Cette transition est marquée par une adoption croissante des technologies digitales dans divers secteurs économiques, notamment à travers l’émergence de startups innovantes.

Le processus est également caractérisé par une augmentation significative de l’accès à Internet, l’essor des télécommunications, et l’adoption progressive des technologies numériques par les entreprises locales. 

Cependant, cette transition n’est pas sans défis, notamment en ce qui concerne l’accès au financement, le développement des compétences techniques, et l’établissement d’une infrastructure technologique robuste et la mise en œuvre de politiques efficaces pour le développement durable. 

En effet, jusqu’à nos jours, il existe un flou important sur l’impact réel de la transition numérique sur le pays et la manière dont les entités économiques doivent évoluer pour en en tirer le meilleur. 

Consciente de ces défis, la startup Ibudo a organisé durant quatre (4) ans une série d’événements centrés sur la thématique de la transition numérique. L’idée était de comprendre quels rôles doivent jouer les acteurs de l’économie numérique au Bénin pour faire de la transition numérique un moteur de développement. 

Les événements de la startup Ibudo ont réuni divers acteurs de l’écosystème : 

 des entrepreneurs, des investisseurs, des ingénieurs, des représentants du gouvernement, et des organisations internationales.

Les objectifs spécifiques de ces événements étaient les suivants :

-Mesurer la présence des composantes de l’écosystème

Nous avons cherché à identifier et quantifier les différentes composantes de l’écosystème entrepreneurial au Bénin, telles que définies dans notre modèle adapté à partir des travaux de Nicolas Colin.

– Favoriser les synergies 

À travers les activités proposées au cours de ces événements, nous avons trouvé des méthodes pour encourager les collaborations entre les différents acteurs de l’écosystème pour stimuler l’innovation et la croissance des startups numériques.

– Recueillir des données empiriques

Collecter des données sur les dynamiques et les interactions au sein de l’écosystème afin de mieux comprendre son fonctionnement et d’identifier les leviers de développement.

– Sensibiliser et former 

Sensibiliser les participants aux enjeux de la transition numérique et fournir des formations spécifiques pour améliorer leurs compétences techniques et entrepreneuriales.

En 2020 et 2024, nous avons organisé quatre (04) principaux événements. 

ÉditionPériodicitéThématiqueNombre de participants
118 Décembre 2020Renforcer la résilience des jeunes dans un environnement post covid19116
227 au 29 Décembre 2021IV révolution industrielle : enjeux et opportunités pour l’Afrique94
327 au 29 Décembre 2022Creator economy : Mécanismes et enjeux pour le développement des industries créatives en Afrique108
427 au 29 Décembre 2023Villes Intelligentes durables : créer des espaces pour le développement socioéconomique123

Tableau 1 : Principaux événements organisés par Ibudo.

Ces événements ont permis de créer un espace de dialogue et de collaboration, favorisant ainsi le développement d’un écosystème entrepreneurial plus intégré et dynamique au Bénin. Les résultats de cette expérience serviront de base pour l’analyse et la modélisation de l’écosystème entrepreneurial du pays.

  1. Collecte des données

Pour la collecte des données, nous avons utilisé plusieurs méthodes afin de recueillir des informations précises et pertinentes sur les participants aux événements organisés par Ibudo. Voici les principales étapes et méthodes employées :

2-A/ Inscriptions aux événements et enquêtes

Les inscriptions aux événements se faisaient via des formulaires en ligne. Dans ces formulaires, nous demandions aux participants de fournir des informations sur leur profession et l’organisation avec laquelle ils travaillent. Ces informations nous ont permis de scinder les participants en différents types d’acteurs de l’écosystème entrepreneurial.

En complément de ces formulaires d’inscription, nous avons mené des enquêtes sur le parcours professionnel des participants. Pour ce faire, nous avons analysé leurs profils en ligne (par exemple, sur LinkedIn) et leurs interactions avec certains écosystèmes professionnels. 

Au cours des évènements, certains questionnaires structurés et des activités ciblées ont permis de  recueillir des informations plus détaillées sur les participants. En outre, nous avons également mené des entretiens semi-directifs avec un échantillon représentatif des participants pour obtenir des insights plus profonds. Ces entretiens ont révélé des aspects qualitatifs qui ne sont pas capturés par les formulaires et les enquêtes en ligne. De cette façon, nous avons pu mieux comprendre leur background et leurs compétences pour les catégoriser de manière plus précise.

2-B/ Catégorisations spécifiques

Pour l’étude, nous avons pris en compte le fait que certains acteurs peuvent cumuler plusieurs profils professionnels. Par exemple, un participant pouvait être à la fois entrepreneur, freelance et activiste. Pour simplifier l’analyse, nous avons décidé de considérer uniquement le profil avec lequel le participant se positionne par rapport aux opportunités du numérique de manière prioritaire. Cette décision a été prise pour éviter les doublons et pour assurer une catégorisation claire et cohérente des acteurs.

Pour les activistes, nous avons cherché à séparer ceux qui travaillent pour ou avec des causes internationales de ceux qui travaillent pour ou avec des causes nationales. L’objectif de cette distinction est de comprendre quels types de politiques (nationales ou internationales) sont les plus défendues par les activistes.

En effet, on peut distinguer cinq différentes formes d’activisme qui permettent aux individus de contribuer à la prise de décisions, à la gouvernance et à la résolution des problèmes collectifs aussi bien au plan national que mondial. 

Tableau 2 : Formes d’activisme citoyen

Mais les différentes formes d’activisme citoyen peuvent également être subdivisées en fonction de type de politiques qu’elles permettent de d’élaborer et de défendre.

Typologies de politiqueDescriptionExemplesFormes d’activisme
Politiques nationales ou territoiresDécisions et des actions prises par les gouvernements nationaux pour influencer ou contrôler le comportement des individus et des organisations au sein d’un pays.Programme Décennal de Développement de l’Education (PDDE 2018-2027) au Bénin 

Plan National de Développement Agricole (PNDA 2016-2025).au Bénin 

Stratégie Nationale de Développement du Numérique (SNDN 2021-2025) au Bénin 
Participation électorale
Engagement civique
Participation communautaire
Délibération publique
Politiques globales ou mondialesDécisions et des actions prises par des acteurs internationaux ( organisations internationales, États multinationaux et entreprises multinationales) pour influencer ou contrôler le comportement des individus et des organisations à travers le mondeAccord de Paris
Protocole de Kyoto
Agenda 21
Conventions de Genève
Objectifs de développement durable (ODD)
Engagement civique
Engagement numérique
Délibération publique

Tableau 3 : Formes d’activisme en fonction des typologies de politique.

Ainsi, certaines formes d’activisme concernent essentiellement les politiques territoriales ou nationales même ces catégories ne sont pas mutuellement exclusives. 

2-C/ Données collectées

Types de donnéesDescription
ProfessionLe métier ou la fonction principale du participant.
OrganisationL’entreprise ou l’organisation avec laquelle le participant est affilié
Parcours professionnelInformations sur les expériences professionnelles passées et les compétences acquises.
Interactions avec l’écosystèmeParticipation à d’autres événements, réseaux professionnels, et collaborations avec d’autres acteurs de l’écosystème.

Tableau 4 : Données collectées au cours de l’enquête. 

  1. Analyse des données

Les données collectées ont été analysées pour identifier les tendances et les dynamiques au sein de l’écosystème entrepreneurial au Bénin. Nous avons utilisé des statistiques de base pour dégager des tendances générales, en nous concentrant sur les sept composantes de notre modèle alternatif. 

Ensuite, pour renforcer la fiabilité et la validité des données collectées, nous avons validé les informations en les croisant  avec les résultats fournis par les outils d’analyse de réseaux sociaux sur les interactions et les collaborations entre les acteurs de l’écosystème. Cette analyse a fourni une vue d’ensemble des dynamiques relationnelles et des flux d’information.

Pour finir, nous avons également recueilli des feedbacks des participants sur les événements organisés. Ces feedbacks nous ont aidé à améliorer nos méthodes et à mieux répondre aux attentes des participants.

RESULTATS DE L’ETUDE

Les résultats de notre enquête sur les quatre années d’événements organisés par Ibudo révèlent des tendances intéressantes concernant la composition de l’écosystème entrepreneurial au Bénin. Il faut noter que les résultats sont arrondis à l’unité près par souci de simplification. 

  1. Participation des acteurs par année
  • 2020 (116 participants)
ActeursNombre de participantsRépartition en pourcentage 
Freelance5245%
Institutions, organisations et structures internationales98%
Gouvernement et secteur public22%
Activistes1916%
Acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire65%
Distributeurs11%
Entrepreneurs2723%

Tableau 5 : Participation des acteurs en 2020. 

  • 2021 (94 participants)
ActeursNombre de participantsRépartition en pourcentage 
Freelance4548%
Institutions, organisations et structures internationales66%
Gouvernement et secteur public44%
Activistes1718%
Acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire33%
Distributeurs11%
Entrepreneurs1920%

Tableau 6 : Participation des acteurs en 2021.

  • 2022 (108 participants)
ActeursNombre de participantsRépartition en pourcentage 
Freelance5046%
Institutions, organisations et structures internationales87%
Gouvernement et secteur public33%
Activistes1817%
Acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire44%
Distributeurs11%
Entrepreneurs2422%

Tableau 7 : Participation des acteurs en 2022.

  • 2023 (123 participants)
ActeursNombre de participantsRépartition en pourcentage 
Freelance6049%
Institutions, organisations et structures internationales97%
Gouvernement et secteur public43%
Activistes2117%
Acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire54%
Distributeurs00%
Entrepreneurs2824%

Tableau 8 : Participation des acteurs en 2023.

  1. Résultats globaux sur les 4 années (Total : 441 participants)
ActeursNombre de participantsRépartition en pourcentage 
Freelance20747%
Institutions, organisations et structures internationales327%
Gouvernement et secteur public133%
Activistes7517%
Acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire184%
Distributeurs31%
Entrepreneurs9421%

Tableau 9 : Participation totale des acteurs 2020 à 2024.

  1. Répartition des activistes en 2022 et 2023

Pour mieux comprendre les dynamiques politiques et sociales au sein de l’écosystème, nous avons distingué les activistes travaillant pour des causes internationales de ceux travaillant pour des causes nationales au cours des deux dernières années.

  • 2022 (18 activistes)
Type de politiquesNombre de participantsRépartition en pourcentage 
Politiques nationales317%
Politiques internationales1583%

Tableau 10 : Répartition des activistes en 2022.

  • 2023 (21 activistes)
Type de politiquesNombre de participantsRépartition en pourcentage 
Politiques nationales419%
Politiques internationales1781%

Tableau 11 : Répartition des activistes en 2023.

  • Total des réparations de 2022 à 2023
  1. Analyse des résultats

Les freelances représentent la plus grande proportion des participants, avec 47% sur les quatre années. Cette tendance s’explique par l’importance croissante du travail indépendant dans l’écosystème entrepreneurial au Bénin.

Les institutions, organisations et structures internationales, quant à elles, représentent 7% des participants, ce qui peut indiquer une présence modérée mais significative des organisations internationales dans l’économie numérique au Bénin.

Ensuite, avec seulement 3% des participants, la représentation du secteur public est relativement faible. Cela suggère une opportunité pour une plus grande implication des fonctionnaires et employés du gouvernement dans les initiatives entrepreneuriales.

En revanche, les activistes représentent 17% des participants, ce qui montre un engagement notable des acteurs sociaux et politiques dans les événements. Cette statistique n’est pas surprenante quand on sait que le Bénin est un pays d’avant-gardistes. Néanmoins, les résultats en 2022 et 2023 montrent une domination des politiques internationales parmi les activistes, avec plus de 80% des activistes travaillant dans ce domaine. Cela peut être un frein à l’expression de la souveraineté internationale. 

Heureusement, avec 4% des participants, on note une présence, modeste mais importante, des initiatives sociales et solidaires dans l’écosystème, là où les distributeurs représentent seulement 1% des participants : ce segment est faiblement représenté. Mais cette statistique ne doit pas être soumise à une interprétation erronée, car, pour l’heure, les distributeurs n’évoluent quasiment pas en tant qu’individualités. 

Pour finir,  les entrepreneurs représentent 21% des participants, ce qui montre une présence de plus en plus importante de ces acteurs économiques dans l’écosystème.

  1. Conclusion

Les résultats de notre enquête révèlent une diversité d’acteurs dans l’écosystème entrepreneurial au Bénin, avec une prédominance des freelances et des entrepreneurs. L’économie numérique au Bénin est essentiellement une économie de sous-traitance et la distinction entre les activistes travaillant pour des causes internationales et nationales permet de mieux comprendre les dynamiques politiques et sociales au sein de l’écosystème. 

INTERACTIONS ET DYNAMIQUES

Les résultats de notre enquête révèlent une diversité d’acteurs dans l’écosystème entrepreneurial au Bénin. Pour mieux comprendre les interactions et les dynamiques entre ces différentes composantes, nous avons analysé les données collectées et identifié des tendances générales.

  1. Analyse des interactions entre les différentes composantes

Les interactions entre les différentes composantes de l’écosystème entrepreneurial sont complexes et multidimensionnelles. En examinant les données, nous avons observé que certaines composantes partagent des caractéristiques communes et jouent des rôles similaires dans l’écosystème. Cette observation nous a conduits à la conclusion que les sept composantes peuvent être regroupées en trois sur-composantes.

  1. Les sur-composantes de l’économie numérique au Bénin

2-A/ Les Individus

Les Individus représentent l’unité fondamentale de l’économie numérique. Ce sont des acteurs économiques locaux qui évoluent essentiellement seuls ou au sein de structures indépendantes et non gouvernementales de la société civile et du secteur privé. 

Ils tentent de produire de la valeur pour le territoire ou de résoudre des problèmes grâce à un ensemble de compétences et d’outils. Cette catégorie inclut les freelances, les entrepreneurs, les activistes travaillant sur des causes nationales, et les acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire.

2-B/ Les Agrégateurs

Les Agrégateurs sont les acteurs économiques internationaux qui interviennent sur le territoire parce qu’ils ont des intérêts économiques ou politiques. 

Il peut s’agir d’organisations internationales, de fonds de capital risque ou de multinationales qui désirent introduire des solutions sur le territoire pour atteindre des objectifs économiques ou politiques. 

Cette catégorie inclut les institutions, organisations et structures internationales, ainsi que les activistes travaillant sur des causes internationales.

2-C/ Les Intégrateurs

Les Intégrateurs désignent les acteurs économiques qui se chargent d’assurer la sécurité et la disponibilité des facteurs de production pour l’ensemble des entités économiques qui interagissent avec le territoire. 

Il peut s’agir d’institutions locales comme le secteur public ou le gouvernement, ou d’acteurs internationaux qui ont réussi à atteindre leurs objectifs et à s’établir durablement.

 Leur rôle est d’intégrer, protéger et assurer la distribution ou la disponibilité des acquis du territoire. Cette catégorie inclut le gouvernement et le secteur public, ainsi que les distributeurs.

  1. Les combinaisons de profils d’acteurs

Ces trois sur-composantes (Individus, Agrégateurs, Intégrateurs) se combinent de différentes manières pour donner naissance àux différents types d’acteurs dans l’économie numérique locale. Précisément, nous décomptons sept (07) combinaisons possibles et donc sept (07) profils d’acteurs qui donnent une idée de la composition de l’écosystème entrepreneurial du territoire et des formes d’interaction qui ont lieu.

– Individus seuls =  Freelances

– Intégrateurs seuls = Acteurs du gouvernement et du secteur public

– Agrégateurs seuls = Acteurs d’organisation, institutions et structures internationales

– Individus+ Agrégateurs = Activistes

– Individus + Agrégateurs+ Intégrateurs = Entrepreneurs

– Intégrateurs+ Agrégateurs = Distributeurs

– Individus+ Intégrateurs = Acteurs ESS 

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Figure 1 : Cartographie des acteurs de l’économie numérique.

En regroupant les sept composantes initiales en trois sur-composantes, nous avons pu mieux comprendre les dynamiques et les interactions au sein de l’écosystème entrepreneurial au Bénin.

 Les Individus, les Agrégateurs et les Intégrateurs jouent des rôles complémentaires et essentiels dans le développement de l’économie numérique locale. 

Les activistes sont des Individus qui, en s’associant avec des Agrégateurs (organisations internationales, fonds d’investissement, etc.), cherchent à influencer les politiques publiques et les pratiques des entreprises pour promouvoir des causes sociales ou environnementales liées au numérique. 

Les acteurs de l’entrepreneuriat social et solidaire (ESS) quant à eux, sont des Individus qui combinent leurs compétences individuelles avec le soutien des Intégrateurs pour développer des projets économiques qui répondent à des besoins sociaux ou environnementaux. Enfin, les distributeurs sont des acteurs qui, en partenariat avec les Intégrateurs, distribuent des produits ou services développés par des Agrégateurs internationaux. 

C’est lorsque les trois sur-composantes se combinent, qu’on peut assister à la naissance d’entreprises numériques : des organisations caractérisées par une expansion mondiale, une diversification progressive des produits pour mieux servir leurs utilisateurs et ériger des barrières à l’entrée, et le déploiement de plateformes.

LIMITATIONS DE L’ÉTUDE

 Il est important de noter que les résultats de notre enquête ne sont pas nécessairement représentatifs de l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial au Bénin. 

Les participants aux événements organisés par Ibudo représentent une partie spécifique de cet écosystème, et les tendances observées peuvent ne pas refléter la réalité de l’ensemble du pays.

Cette étude est de nature exploratoire et vise à identifier des tendances générales plutôt qu’à fournir une analyse en profondeur. Les résultats obtenus doivent être interprétés avec cette limitation à l’esprit. Des recherches futures plus approfondies seront nécessaires pour valider et affiner les conclusions présentées ici.

Par ailleurs, les méthodes de collecte de données utilisées, bien que rigoureuses, présentent certaines limitations. Par exemple, l’utilisation de formulaires en ligne et d’enquêtes sur les profils professionnels peut introduire des biais de sélection. De plus, les entretiens semi-directifs et l’analyse de réseaux sociaux, bien que fournissant des insights précieux, ne couvrent pas l’ensemble des dynamiques de l’écosystème.

CONCLUSION

Les résultats de notre enquête et l’analyse des interactions entre les différentes composantes de l’écosystème entrepreneurial au Bénin offrent des insights précieux pour comprendre les dynamiques et les défis de la transition numérique. En regroupant les sept composantes initiales en trois sur-composantes (Individus, Agrégateurs, Intégrateurs), nous avons pu mieux comprendre les rôles et les interactions des différents acteurs.

 Ces insights peuvent guider les politiques publiques, les initiatives entrepreneuriales et les collaborations futures pour soutenir le développement économique et social du Bénin. Cependant, il est important de souligner que l’étude présente des limites importantes, et qu’il faut poursuivre des recherches plus approfondies pour valider et affiner nos conclusions.

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